Le mouvement du littoral est perceptible en vue aérienne. ©Theillet Laurent
Des dizaines de chercheurs d’organismes différents étudient dans la plus complète interdisciplinarité tous les facteurs de l’érosion du trait de côte, en faisant appel aux images d’archives et aux modélisations du futur. Un documentaire vulgarisé fait le point, en vidéo, de leurs travaux

Le Bureau de recherche géologique minière (BRGM) et le CNRS ont coproduit un documentaire de 52 minutes sur l’érosion du trait de côte le long du littoral atlantique, lequel présente trois types de paysages : les estuaires, les falaises et les plages de sable. .

Océanographes, météorologues, sédimentologues, géomorphologues, physiciens… déploient leur matériel et leurs process pour expliquer, avec des vues aériennes et d’autres 3D, les modifications du littoral atlantique, les mécanismes de submersion, l’évolution très dynamique du trait de côte et surtout l’extrême mobilité des côtes.
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Des épis ont été plantés dès 2004 pour contenir le mouvement des sables au cap Ferret.© Photo Archives Annie Peyras

Les falaises qui s’effondrent, les sables qui reculent… L’érosion peut atteindre 20 à 25 mètres par an, ce que l’on a connu avec les tempêtes de l’an dernier. Les plages s’affaissent, des paléo-sols apparaissent au niveau des affleurements, avec l’apparition de vase et de tourbe qui témoignent de la mobilité du milieu.

On sait par exemple que d’ici à 2040, l’eau s’avancera de 60 mètres dans la ville de Lacanau

Les constructions des années 70, destinées à stopper l’érosion, sont désormais inadaptées. On sait par exemple que d’ici à 2040, l’eau s’avancera de 60 mètres dans la ville de Lacanau et que si Biscarosse a échappé à la submersion, c’est grâce à la dune, pourtant fragile et en permanence surveillée.

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La plage centrale de Lacanau, laminée par les dernières tempêtes.© Photo Archives Julien Lestage

Une cinquantaine de bornes, placées tout le long du littoral, permettent de mesurer cette évolution. Certaines, comme à La Teste, ont dû être déplacée de plusieurs dizaines de mètres parce que leur position a disparu en quelques années.

Les chercheurs du CNRS, le BRGM, le CNES (Centre national d’études spatiales) et le SHOM (Service hydrographique et océanographique de la Marine) doivent comprendre les évolutions et prendre en compte les préoccupations des élus et habitants afin de pouvoir développer de nouvelles techniques.

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L’emblématique Signal à Soulac.© Photo Archives Julien Lestage